
Assassin’s Creed . Il faut qu’on parle…
Comme tous les ans, je vais vous parler de Assassin’s Creed, mais cette fois, l’heure est grave *musique dramatique*. Je vais revenir un peu sur la saga et vous expliquer pourquoi Assassin’s Creed 4 Black Flag est peut-être l’épisode de trop et comment cela est arrivé. J’ai beaucoup défendu la série Assassin’s Creed qui malgré des défauts (comme tous les jeux) est une série qui propose du contenu riche, un énorme travail de recherches pour concevoir des univers bourrés de détails et sur des territoires différents à des périodes différentes et un gameplay qui essaie de se renouveler en changeant certaines mécaniques.
La série a aussi été le terrain de prises de risques ou en tout cas de tentatives de rendre l’ensemble encore plus riche. Mais 2013 a marqué un tournant dans la saga. Pourquoi ? Je vais vous donner mon point de vue.
Ubisoft a vite densifié l’univers d’Assassin’s Creed en mettant le pied dans d’autres médias. Des bandes dessinées qui viennent en complément des jeux, nous donnent un aperçu de ce qui se passe entre ces-derniers et qui sont aussi l’occasion d’apercevoir de nouveaux personnages, rajouter un peu de profondeur à Desmond et son équipe.
Malheureusement, l’ensemble manque de cohérence. Certains personnages apparaissent dans les deux supports mais n’ont pas le même historique. Grosse erreur dès le premier tome avec le Sujet 16 qui n’a rien à voir avec celui aperçu dans les jeux.
Pour le lancement de Assassin’s Creed 2, les équipes d’Ubi se sont lancées dans le court-métrage avec Lineage pour dévoiler un peu plus d’éléments de la famille Auditore. Si la réalisation n’est pas toujours au top, le film a le mérite d’être cohérent avec l’épisode qu’il introduit.
Mais c’est à partir de Assassin’s Creed 2 Brotherhood que la série attaque la partie la plus sensible de la courbe de progression. Alors la saga évolue joliment entre le premier et le second épisode, Brotherhood est un peu l’épisode charnière. Il est cool, toujours aussi riche, avec des nouveautés mais si on passe un bon moment on se dit à la fin que soit la série nous surprend l’année suivante, soit elle commence à décliner.
Je ne vous l’ai pas caché, j’ai bien aimé le contenant, mais c’est le contenu qui m’a déçu dans Revelations. On attaque maintenant le troisième épisode avec le même assassin, ce qui aurait pu se transformer en une belle histoire se transforme en un épisode à la narration plate, au fan-service mal amené et avec des personnages secondaires décevants.
Finalement, dans l’histoire de cet opus, c’est le court métrage Embers, désormais en animation qui apporte une conclusion à l’histoire d’Ezio plus intéressante avec un regard vers l’avenir. Mais voilà, l’épisode 3 débarque et aucune idée de Embers ne semble retenue. Pourtant le potentiel était là, une nouvelle mécanique de jeu, de potentielles idées de personnages pouvant surgir dans l’époque de Desmond lié par ce petit film, venant de ce fait ajouter une pierre à une histoire racontée trop sporadiquement et qui commence à manquer d’intérêt.
Pire encore, d’un point de vue du scénario j’ai l’impression qu’ils tirent sur le joint la corde. Rappelons que Desmond remonte dans l’histoire de ses ancêtres grâce à l’Animus. Certes, en plusieurs siècles le métissage des cultures peut s’expliquer, surtout dans le cas d’une confrérie d’assassins qui voyagent, mais entre Assassin’s Creed 3 et Assassin’s Creed 4 Black Flag, on se retrouve quand même avec 3 générations consécutives qui n’ont pas grand chose à voir, dans l’ordre : un pirate, un américain et un amérindien, mais ils se retrouvent TOUS avec une lame d’assassin au poignet, c’est un peu trop gros…
Mais bon, je n’ai pas joué au 4, donc je ne taperai pas trop dessus, il apportera peut-être plus de précisions sur le brassage génétique de Desmond. D’autant plus qu’il faut quand même reconnaître que l’écriture de l’historique des personnages a été travaillée, par exemple Connor fait allusion à son grand-père qui était un grand marin. Il se se sont pas dit d’un coup : « Allé, on fait des pirates parce que les pirates c’est vraiment trop cool ! »
Quoique ?…
L’épisode 3 a été l’épisode du virage. Si le jeu en tant qu’assassin est toujours plus ou moins le même, de nombreuses mécaniques ont changées pour tout ce qui gravite autour, je pense surtout au commerce, à sa guilde (qui prend de moins en moins d’importance, un comble) et au bateau. Certes ce-dernier apporte une introduction à ce que sera le prochain épisode, mais j’ai vraiment du mal à voir ce que cela apporte au jeu à part des séquences nautiques lourdes sans réelle stratégie à mettre en place.
Avec cet épisode, la saga Assassin’s Creed est devenu trop grosse. Ses DLC, plutôt que d’apporter de nouveaux chapitres au jeu, viennent raconter une nouvelle histoire avec de nouveaux éléments de gameplay. Séduisant sur le papier mais au final, les nouvelles capacités n’apportent pas grand chose et le scénario est comme les batailles navales : lourd et sans saveur, en un mot, décevant.
Autour de tout ça, la série se développait aussi en romans, sur tablette et Facebook, rajoutant des options de jeu supplémentaires auxquels je n’ai pas touché. Bref, on ne pouvait plus passer à côté de la série.
Parallèlement, un épisode était sorti sur PS Vita. On pouvait déjà mettre un assassin dans sa poche avec Bloodlines sur PSP mais celui-ci ne m’a pas paru abouti. Assassin’s Creed Liberation en revanche est complet, joliment réalisé mais après 2 histoires passées dans Assassin’s Creed 3, Liberation est l’épisode qui m’a fait étouffer.
C’est simple, j’avais encore la tête dans la série que le 4 était déjà annoncé. Même plus le temps de respirer, j’étouffe. D’autant plus que les premières annonces donnaient l’impression de vouloir surfer sur la vague « Pirates des Caraïbes » avec du retard et de mettre le paquet sur les séquences navales.
Assassin’s Creed 4 est le premier épisode de la série pour lequel je me suis demandé si j’allais l’acheter ou non et je crois que je me le demande encore un peu. J’ai envie de savoir ce que devient Desmond, surtout après la fin du 3, mais je n’ai vraiment pas envie de bouffer de la bataille navale toutes les heures et la possibilité d’être à nouveau déçu par la narration me fait peur.
Je ne dénigre pas le travail effectué, on est loin de voir arriver en magasin un étron par an, seulement à vouloir en faire trop je trouve que la saga a perdu de sa saveur et en devient assommante.
Je n’aurai pas rechigner à attendre 2 ou 3 ans un nouvel épisode bien touffue, bien raconté plutôt que d’avoir plus d’un épisode par an (avec les DLC on est à presque 3 jeux par an maintenant quand même… 3 JEUX !!) mais bon, les tueurs encapuchonnés sont pour l’éditeur un aimant à fric, pourquoi ralentiraient-ils le rythme ?
Cette année j’ai donc suffoqué, j’ai manqué d’air mais le bon côté des choses c’est que cela m’a permis de prendre du recul. Au final je prendrais sûrement ce nouvel épisode pour voir où va l’histoire de Desmond et puis c’est vrai que les pirates c’est cool, mais s’il ne clôture pas la série et qu’il propose encore un emballage séduisant pour un bonbon un peu amer, il est possible que le passage à la nouvelle génération de console soit l’occasion pour moi de tourner la page.
À suivre…
C’est un peu le problème que j’ai rencontré avec Zelda, même si on peut heureusement écarter les DLC et la profusion de médias autour. En fait, c’est peut-être même pire, dans la mesure ou moins de jeux sortis ces derniers temps m’ont quand même autant « étouffé » que tant de Assassin’s Creed.
Mais comme tu dis, le portefeuille fait marcher l’affaire, pourquoi s’arrêter ? Et c’est aussi à ça qu’on reconnait un grand auteur : il sait quand s’arrêter et marquer son public, pour le surprendre avec du neuf. J’ai pas du tout fini Assassin’s Creed 2 encore (ouais…), mais crois-tu que les dev’ de la saga savent eux-même où ils vont ? Que l’histoire de Desmond est finalisée dans leur esprit ? Ou va-t-on dans le mure, Lost-style ?
« il est possible que le passage à la nouvelle génération de console soit l’occasion pour moi de tourner la page. »
C’est pas possible j’ai pas du bien lire je crois !
En plus les dernières éditions ne proposent même plus d’aussi beau coffrets collector et trop de versions collector différentes d’ailleurs ; à trop s’éparpiller partout ils perdent en qualité.