
Mirror’s Edge Catalyst . Gare au vertige
J’ai beaucoup aimé le premier jeu et je l’avoue, l’annonce d’un nouveau Mirror’s Edge m’a soulagé. Tous les ans, lors de l’E3, je le guettais, je savais qu’il était tout à fait possible que cela n’arrive jamais mais comme le flou planait autour du titre, j’avais espoir que EA lache l’argent facile et prenne un risque en ressortant la série des cartons de DICE.
Bingo, Mirrors Edge Catalyst est enfin annoncé et c’est dans un souffle de soulagement que je décide que désormais j’esquiverais tout ce qui se dit sur le jeu à part 2-3 infos. (comme j’ai tendance à le faire pour un peu pour tout depuis quelques temps)
Les infos que j’essayais d’avoir concernaient surtout la figurine de l’édition collector. Esthétiquement, je trouvais la pose de la figurine vraiment jolie. Voir Faith, assise, face à sa version plus jeune/âgée, cela change des postures dynamiques/agressives visant à mettre en avant le personnage en pleine action. Seule ombre au tableau, les tarifs qui étaient soufflées via des rumeurs et estimations. Flirtant avec les 200€, j’attendais de la figurine qu’elle ait une finition exemplaire, je guettais donc la moindre info à son sujet, la moindre photo, et c’est la seule chose pour laquelle je tendais l’oreille.
Au final, les plans rapprochés que je trouvais de cet objet laissaient supposer l’utilisation de plastiques bas de gamme, une finition digne d’une contrefaçon chinoise et une peinture peu précise (ici un unboxing pris aléatoirement). Je prend donc la décision de ne pas lâcher mes deniers dans cette édition collector qui propose une figurine bas de gamme au prix d’un collector haut de gamme.
N’ayant donc vu aucune info sur le jeu, je m’attendais à une suite au premier. J’ai constaté assez vite en jouant que je me trompais, l’absence de son tatouage au bras aidant, et je trouvais un peu dommage de ne pas se baser sur ce qui a déjà été fait même si au final, cela permettrait d’amener quelque chose d’intéressant dans une potentielle suite. En effet, la fin laisse clairement penser qu’un nouvel épisode est envisagé ou en tous cas envisageable. Maintenant je pense que cela dépendra de l’argent rapporté par le titre… c’est quand même un jeu édité par EA, ne l’oublions pas.
Comme cela est souvent le cas maintenant, une session de jeu sur une version Bêta est publiée afin de faire travailler les joueurs tout en leur présentant un bout du jeu. Honnêtement, si j’avais des doutes sur certains points, j’ai apprécié cette phase de test et ne suis pas allé trop loin afin de ne pas me gâcher le plaisir lorsque je jouerais à la version définitive.
Bon alors ? Et cette version définitive, j’en ai pensé quoi ?
Autant le dire tout de suite, j’ai bien aimé. J’ai quelques réserves sur certains points, mais globalement, j’ai pris du plaisir à jouer à Mirror’s Edge Catalyst.
Visuellement, si le jeu reprend la direction artistique du précédent en rajoutant du détail et un peu de diversité, ce n’est malheureusement pas une tuerie. En effet, les textures ne sont pas vraiment nettes et ont tendance à n’apparaître en HD qu’au dernier moment ou même pas du tout par moment. Bon d’un autre côté, je préfère un jeu qui fait passer la fluidité avant le chargement des textures, en pleine course, je m’en fous un peu que la texture d’un mur ne soit pas regardable de près. Mais bon, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a certainement un léger manque d’optimisation de ce côté-là.
Sinon, comme je le disais plus haut, par rapport à l’épisode précédent, les décors arrivent à faire preuve d’un peu de variété. Entre les différents quartiers, le fait qu’on ne soit pas toujours sur les toits et les intérieurs de certains appartements, halls ou terrasses que l’on traverse, j’ai beaucoup apprécié les designs d’intérieur et les architectures. Le design est très épuré et anguleux, cela me rappelait parfois Deus Ex et Remember Me.
La bande sonore est à l’image de l’architecture : épurée. Elle colle bien à l’ambiance du titre et s’il manque peut-être d’un thème fort, je l’ai apprécié.
Le scénario ne réserve pas spécialement de surprise, le déroulement de ce-dernier est plutôt classique mais la narration est propre et si on se cantonne à la quête principale, elle est assez fluide mais manque un poil d’épique et de grands moments qui marquent l’esprit. Dommage, les quêtes liées à la trame principale ayant tendance à être assez directives dans l’approche à avoir et au chemin à emprunter, cela aurait pu être utilisé à bon escient pour ramener un peu de grandiose.
En revanche, lors des quêtes annexes, pas forcément utiles, il est plutôt recommandé de chercher le chemin le plus intéressant en utilisant des compétences que l’on débloquera au fur et à mesure de l’expérience acquise dans un arbre de talents (qui sera complètement rempli à la fin de l’aventure, pas de spécialisation possible). Les quêtes annexes étant bien souvent chronométrées, il faudra vraiment tirer parti de ces nouvelles capacités.
Le jeu recommande un trajet par l’intermédiaire d’un fil d’ariane lumineux, pourtant ce n’est que très rarement le chemin à emprunter. J’ai lu de nombreuses critiques à son sujet et cela contribuait pour certains en une faute grave, donnant un aspect trop linéaire au jeu. Ce à quoi je répondrai que c’est désactivable et qu’ils n’ont pas dû chercher à remplir les missions annexes (au moins quelques-unes) sans quoi ils auraient vite constaté qu’il était préférable de faire du hors piste. Dommage cependant que tant d’avis négatifs au sujet d’une ligne lumineuse risque de plomber l’avis général du jeu.
Parmi les compétences que Faith pourra apprendre durant son aventure, il y a d’abord celles qui permettront de se mouvoir plus facilement sur les toits de la ville de Glass : se retourner rapidement, une meilleures réception, des petits mouvements qui permettent de perdre moins de temps, un grappin…
Il y a aussi les mouvements qui seront utiles au combat : déstabilisation, feinte, contournement, combo, puissance. Si Faith est loin d’être mauvaise en combat, il est préférable de tenter la fuite si le combat n’est pas nécessaire. En effet, sa vie peut vite s’envoler et faire preuve de trop de combativité finit toujours par une course poursuite contre des drones et d’autres patrouilles. Certes, cela est un moyen de se faire de l’expérience, mais honnêtement, cela n’est pas nécessaire si on répond présent à quelques quêtes annexes.
Et elles sont nombreuses les bougresses. Entre les courses, les quêtes FeDex, les quelques évènement aléatoires, les quêtes de diversion et les objets à récupérer, il y a beaucoup à faire. Rien de fou fou, c’est vrai, mais cela donne de très bonnes opportunités pour parcourir un monde ouvert qui semble modeste mais qui joue sur la verticalité. Il sera donc ainsi possible de trouver de nouveaux chemins et même quelques planques qui permettront de se cacher des drones si besoin.
Pour ceux qui aiment montrer qui à la plus grosse… compétitivité, les résultats sont inscrits sur un tableau de scores communs. Toutefois, les quêtes annexes manquent d’apprentissage. Lors des quêtes de diversion par exemple, le PNJ explique brièvement ce qu’il faut faire et finalement j’échoue lamentablement sans vraiment savoir pourquoi.
Il est aussi possible de ramasser des dossiers et des enregistrements disséminés un peu partout sur la carte afin d’en apprendre d’avantage sur ce qui nous entoure et sur le passé de Faith. Dommage cependant qu’ils soient trop nombreux et que même une fois le jeu terminé il n’y ait pas d’aide pour récupérer les objets manquants.
Au final, je vous l’ai dit plus tôt, j’ai bien aimé Mirror’s Edge Catalyst.
C’est vrai qu’il n’est pas sans défaut et qu’il n’apporte finalement pas grand chose par rapport au précédent (en mettant de côté l’aspect plus ouvert). Mais une direction artistique fraîche, un jeu fluide et qui n’impose pas de tuer tout ce qui bouge, c’est agréable. J’attendais ce jeu et du coup j’aurais pu être très vite déçu et en avoir attendu beaucoup. Au final, je suis satisfait de ce que j’ai et j’espère que la suite verra le jour et saura corriger les défauts de celui-ci.
Je n’ai pas encore joué à ce jeu, mais un ami m’en a parlé. Il est du même avis que toi : le visuel est réussi. C’est ce qui m’attire dans les jeux vidéo. Sinon, ton analyse est très détaillée.