Sans un bruit . ( ° x ° ) Mute
Il reste encore des bandes annonces bien montées et qui donnent envie. Celle de Sans un bruit montrait un concept original avec un bout de créature, juste ce qu’il faut pour pouvoir étonner durant le film mais donner envie. Dans le principe, ça a l’air bien.
Pas d’introduction catastrophe pour le film, ici tout est déjà mis en place. Des créatures ont plongé le monde tel qu’on le connaît dans l’horreur, les habitants ne sont plus présents sauf quelques uns qui ont mis en place des astuces pour éviter d’attirer l’attention. Ces monstres, qu’on ne verra pas tout de suite, réagissent aux bruits, le film ne jouera donc pas sur notre peur du noir, mais sur un autre sens auquel on ne fait pas forcément attention : l’ouïe.
Nous vivons dans un monde rempli de bruit. Le simple fait d’écrire cette note au clavier, bien qu’il ne soit pas très bruyant, suffirait pourtant à attirer une de ses créatures… Au passage, je ne me retourne pas, il me semble pourtant avoir entendu bouger derrière moi…
L’histoire suit donc une famille quelques semaines après une catastrophe dont on n’apprendra que peu de choses par le biais de coupures de journaux. Et c’est tant mieux, on ne se focalise pas sur un événement tragique et tape à l’œil, mais plutôt sur la survie d’une petite communauté qui doit s’entraider et communiquer sans bruit.
L’ambiance s’installe pendant le film, et doucement on se rend compte qu’aucun mot n’a encore été prononcé. Pourtant l’histoire est claire, on rentre dedans et le moindre son commence à sonner comme un avertissement. Les jump scare ne sont pas ici réalisés à l’aide de trucs qui sautent au visage du spectateur, il suffit ici d’un bruit, d’un élément qui chute, quelque chose de banal devient une menace.
Les événements s’enchaînent et on rencontre enfin l’antagoniste de ce film silencieux. La créature a l’air assez classique, mélange d’autres monstres aperçus ici ou là, pourtant j’ai beaucoup aimé sa façon de se mouvoir et surtout sa façon de lire son environnement.
En sortant de la salle, on retrouve une réalité où le bruit est omniprésent. Essayez, rien qu’une heure, de ne pas faire un seul bruit et vous vous rendrez compte à quel point ce dernier fait partie de nos vies.
Sans un bruit est un film que j’ai beaucoup aimé. Alors qu’il n’a pourtant rien de très original dans sa manière d’amener les situations et de les filmer, c’est le contexte que j’ai trouvé intéressant. Le fait de jouer avec une autre peur, d’autres habitudes, c’est plus ça qui bouleverse le spectateur. Bref, Sans un bruit est un film qui change, je vous le recommande.