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Le vent se lève . La brise d’un maître

Kaze Tachinu - Affiche

Avec Le vent se lève (Kaze Tachinu), Hayao Miyazaki prend sa retraite et nous tire sa révérence en nous offrant un film moins fantastique mais plus intime. Cette fois-ci la nature n’est pas sa principale préoccupation, il nous dépeint un Japon en difficulté, enfermé dans ses acquis qui l’empêche d’avancer.

Limite déprimant, son approche plus brute est soulignée d’instants poétiques avec une histoire d’amour touchante, abordée tout en finesse jusqu’à un final poignant.

Le vent se lève est l’histoire d’un homme sur plusieurs années de sa vie, mais aussi d’un pays, un pays qui vit et souffre et qui voit grandir sa technologie. Ici, le pays et la technologie sont des personnages à part entière dont les bruitages sont pour certains réalisés à la bouche, oui, c’est étonnant mais cela donne du corps, une voix à des éléments habituellement relégués dans le fond voire insignifiants, un décor quoi.

La scène du séisme n’est pas vibrante, mais vivante, la Terre crache sa douleur, elle gémit et se tort. Miyazaki a-t-il imaginé cette séquence alors que le Japon était secoué par les événements de 2011 ? Peu importe, en tous cas cette scène est d’autant plus prenante que le décor semble souffrir autant que les hommes courant pour leur survie.

Kaze Tachinu - Naoko Satomi

Bon, ils se cachent où Totoro et les kodomas ?

Les avions sont eux aussi doublés en partie à la bouche, au début surtout. Nous voyons donc l’aéronavale japonaise grandir. Comme un enfant, elle balbutie, chute et fait des bruits étranges avec sa bouche. Par la suite elle grandira, sa voix se fera plus inquiétante et plus mécanique, le Japon arrive en période de guerre, il est temps de mûrir.

Le vent se lève est plus difficile à aborder que les films plus fantastiques du maître. Le ton est déprimant et la menace de la guerre est plus marquant qu’habituellement car ancrée dans l’Histoire, vous savez, celle qu’on vous apprend à l’école. En cela il se rapproche d’un ton plus sévère et réaliste comme utilise plus souvent Isao Takahata (je pense notamment au film Le tombeau des Lucioles, un film à voir).

Kaze Tachinu - Jirō Horikoshi

Hey petit ! Tu n’aurais pas vu un cochon pilote par hasard ?

L’animation est magnifique, les plans sont vivants, le long métrage est plus dur mais il est joliment mis en scène, avec finesse, son rythme est intéressant et Hayao Miyazaki distille sa poésie ça et là sur la musique toujours aussi envoûtante de Joe Hisaishi.

Le maître met fin à sa carrière de réalisateur en nous laissant un très beau film nous invitant à aller de l’avant et à croire en nos rêves malgré les épreuves.

Merci Miyazaki-san !

Kaze Tachinu - Naoko Satomi & Jirō Horikoshi

Un p’tit coin d’ parapluie, ♪
Contre un coin d’ paradis. ♫
Elle avait quelque chos’ d’un ange ♪