Assassin’s Creed Syndicate . God save the game

Petite recontextualisation : Assassin’s Creed Unity m’a un peu réconcilié avec la série après un Assassin’s Creed 3 qui m’avait déçu. Suite à ça j’avais fait Black Flag avec beaucoup d’appréhension (raaah foutu bateau du 3) et au final le titre se consommait plutôt bien. Puis il y a eu le premier épisode de Chronicles, China, qui m’a déçu à son tour. Entre temps j’ai arrêté de suivre les bandes annonces, je ne connaissais du jeu que son titre, son époque et son protagoniste principal. C’est donc sans à priori que je me lance dans Assassin’s Creed Syndicate.

J’ai opté pour l’édition Big Ben du jeu, et oui, malgré une relation conflictuelle avec la série, je me suis laissé séduire par l’aspect de la figurine. La boîte est imposante, mais optimisée avec son avant (l’horloge est d’ailleurs en relief) qui s’ouvre comme deux grosses portes sur l’imposante figurine de Jacob. Ce n’est pas le personnage qui est le plus imposant, c’est d’ailleurs la même figurine que pour l’édition Charing Cross, mais le décor, léger, aérien et plutôt classe, qui donne du cachet à cette figurine. On est sur de la figurine Ubisoft plutôt classique : le visage n’est pas terrible mais la peinture n’est pas dégueu, le travail est propre et plutôt correct pour le prix.

Au dos de la boîte se trouve un tiroir avec un petit artbook, une bande originale au format CD franchement moins bonne que les précédentes, une lithographie, un steelbook très beau mais je ne sais toujours pas s’il faut le mettre dans la ludothèque, l’exposer ou le laisser dans la boîte, et une flasque. J’aime ce genre de goodies. Je ne l’utiliserais sûrement jamais en tant que flasque, mais cela rajoute un petit quelque chose à l’ambiance du collector et permet d’ajouter du décor dans la vitrine. Pour Unity par exemple, j’ai préféré prendre l’édition avec la montre à gousset plutôt que celle avec la figurine.

Bref, pour le prix demandé (entre 140 et 150€ en fonction du support) on est devant une édition collector cool, sans grande prise de risques mais très honnête niveau contenu.

Cool, sans prise de risque mais honnête niveau contenu

Spoiler : C’est à peu près ce que je vais dire du jeu au final.

La communication papier se faisait autour de Jacob, du coup je m’attendais à ce que sa sœur soit un PNJ passif et je me disais que c’était con. En effet, avoir Evie en personnage principal aurait pu permettre de changer le ton, la façon d’opérer, le discours que pourrait avoir certains protagonistes à son égard (macho macho maaan yeah ♪) et la BIM on peut jouer avec !! Comme quoi ça a du bon de ne pas suivre les bandes annonces, on a des surprises Mais du coup, j’aurais préféré que les 2 personnages soient mis en avant dans la figurine du collector :3 (woéééé je suis casse burnes)

Petite nouveauté, chacun des deux personnages bénéficie de son propre arbre de compétences. Si au début du jeu cela ne se ressent pas du tout, lorsqu’on arrive dans les dernières branches, certaines compétences ne sont disponibles que pour un personnage en particulier. Ainsi il nous est proposé d’avoir une approche de brute épaisse avec Jacob alors que Evie fera plus dans l’infiltration.

En plus de ces compétences, nous pouvons aussi fabriquer notre propre équipement. On trouvera des plans et du matériel en fouinant dans des coffres, en aidant des personnages durant des quêtes annexes et en gagnant en notoriété vis à vis de nos amis londoniens. Les armes permettront de frapper plus fort, être plus meurtrier, plus efficace à distance alors que l’équipement permettra de gagner des bonus de force, de défense, de discrétion ou de plus grandes poches pour emmener plus de munitions.

Bref vous l’aurez compris, dans l’idée on peut créer un assassin tel qu’on le désire, et même deux différents pour varier les approches. Toutefois, les ennemis ne sont pas malins et quelque soit son équipement cela ne changera pas grand chose dans la stratégie à choisir.

Toutefois, cela donne une certaine personnalité à Evie et Jacob et en rajoutant une démarche différente pour chacun, je me laissais aller à choisir mon personnage en fonction de l’approche que je souhaitais. Car oui, mis à part les missions qui l’imposent on peut jouer avec qui on veut, quand on le veut. Au final j’ai certainement utilisé plus souvent la frangine parce que le système d’infiltration est mieux foutu que dans les épisodes précédents, il est plus facile de piéger ses adversaires et d’établir un plan d’approche et cela grâce aux capacités qu’on décide de débloquer dans l’arbre de compétences, aux nombreuses entrées disponibles ainsi qu’au grappin.

Oui, autre nouveauté, les assassins sont vite équipés d’un grappin qui permet de grimper très vite en haut d’un bâtiment de plusieurs étages. Alors c’est certes moins dans l’esprit l’esprit grimpette de la série mais c’est quand même moins chiant, les bâtiments ayant tendance à être plus hauts dans l’ensemble que dans les épisodes précédents. Il sera aussi possible de tendre un câble entre 2 toits, ce qui permettra par exemple de se prévoir une tentative d’approche plus aérienne.

L’histoire ne s’articule plus uniquement autour d’un assassin avec des personnages qui gravitent autour, mais 2 assassins et j’ai trouvé que cela était un plus à cet épisode. Ils sont jumeaux et leurs dialogues sont plus légers, cela vient trancher avec la bataille dans laquelle ils se sont lancés, et j’ai bien aimé. Autre point qui m’a plu dans cette relation est le fait que les Frye ont des tempéramment différents. Dans les précédents Assassin’s Creed, lorsqu’on exécutait une action importante, on avait toujours le droit au laïus d’un templier qui nous disait que « Bouh, c’est pas bien, tu fous le bordel, ouvre les yeux« .

Désormais les réprimandes se font aussi au sein de la fratrie et montrent que même dans la confrérie tout le monde n’est pas aussi borné et direct que les personnages que nous sommes habitués à prendre en main. Certes, il y a eu Ezio qui a eu le temps d’évoluer, de modifier la confrérie et d’avoir un regard sur le monde qui a changé, mais il lui a fallut plusieurs années et plusieurs jeux pour cela.

En parlant de la confrérie, elle est d’une discrétion à toute épreuve… Certes elle est affaiblit, on croise quand même quelques membres et partenaires mais ça s’arrête ici. Le point positif, c’est qu’on commence directement avec des assassins aguerris et je vois ceci, ainsi que l’arrivée du grappin, comme des points importants. En effet, c’est ici un signe que la grimpette et l’introduction dans la confrérie sont tellement ancrés dans l’ADN de la série qu’il n’est plus nécessaire de s’étaler dessus. Mais si on voit les choses d’un oeil pessimiste, on pourrait voir le fait que les bases du jeu sont en train de disparaître. L’avenir nous le dira.

S’il y a bien une chose qui m’avait déçu dans Assassin’s Creed Unity, c’est le traitement qu’avait reçu l’histoire contemporaine. Dans Syndicate, le joueur est toujours un Initié devant son écran mais désormais finit les séquences anachroniques inutiles avec un semblant de quêtes obscures. Désormais, la trame contemporaine est racontée par le biais de vidéos. Nous faisons partie de l’aventure mais nous travaillons dans l’ombre. Par le biais de rapports de notre contact et d’agents de terrains ayant un rôle important dans la confrérie, nous en apprenons plus sur ce que la confrérie réalise dans l’ombre pendant que nous travaillons à lui apporter des informations.

Certes, on ne joue pas directement les phases du présent, mais je préfère cette solution qui trouve sa place dans la narration plutôt que des missions sans saveur.

On oublie aussi l’utilisation bancale d’une application tierce et le lien avec le site Initiate n’existe presque plus dans la forme dévoilée l’année dernière. Uplay a évolué en Ubisoft Club et uniformise tout ça.

Londres est jolie et il est très agréable de s’y promener. J’avais peur que les calèches soient trop utilisées ou mal exploitées mais c’est correct. Elles ont une physique carrément bizarre, rajoutez-y un canon et vous avez un tank, mais je ne me suis pas senti gêné par leur présence ni par leur utilisation. Graphiquement, le jeu s’en sort bien, avec de la vie, moins de bugs et une meilleure finition que Unity et des décors réussis.

En gros, cet épisode d’Assassin’s Creed ne tente pas de rajouter des couches de gameplay supplémentaires sur lesquelles il risquerait de se vautrer dans le travail bâclé et préfère affiner un gameplay plus classique, le retour aux sources entamé l’année dernière est encore plus important ici. Rien de révolutionnaire, c’est sûr mais il faut arrêter d’attendre une innovation dans un jeu qui sort tous les ans. Assassin’s Creed Syndicate corrige des défauts de Unity, affine le gameplay, approfondit les possibilité d’évolution des personnages et possède une narration plus agréable. Cela pourra servir de bonne base pour le prochain épisode

En tous cas, j’y ai passé plus de 60 heures sans la sensation de me forcer ni m’en rendre compte. Alors oui, je ne le considère pas comme un épisode incontournable mais il est agréable et possède son charme ainsi qu’une efficacité qui ne m’ont pas déplu. J’y ai passé de bons moments, cet épisode m’a plu !

Au moment où j’écris ces lignes, je viens à peine de commencer l’extension ouvrant l’enquête sur Jack l’Eventreur. L’introduction est intéressante, je verrais plus tard si cela vaut le coup de vous en parler ;)

Captures d’écran réalisées par Taka, pensez à me prévenir et me créditer (pseudo & site) si vous désirez les utiliser :)