Assassin’s Creed Unity . Réconciliation Française
Je vous avais fait part fin 2013 de ma lassitude envers la série Assassin’s Creed. Au final, je n’ai pas joué à Black Flag, n’ayant pas accroché aux batailles navales de Assassin’s Creed 3, je n’avais donc pas voulu tenter la noyade dans le 4 sachant à quel point la série commençait à m’étouffer.
Puis Ubisoft annonce deux épisodes en parallèle, Rogue sur PS3 et Xbox 360, encore un épisode où il faudra patauger et qui apportera plus d’éléments au 3 et à Black Flag. Puis sur Xbox One et PS4, on change de cadre et on va arpenter les rues parisiennes avec Assassin’s Creed Unity. Plus terre à terre, plus classique, Unity m’a fait les yeux doux et j’ai repassé le costume d’assassin après une pause. Au passage, j’en profite pour dire que j’approuve cette idée de ne plus numéroter les jeux.
Ce qui m’a frappé en le commençant, c’est le tournant qu’a pris le jeu par rapport à l’histoire parallèle. Pour moi le présent c’est, et ça restera, la quête de Desmond, ses conséquences, ses questions, l’envie d’en savoir plus mais… maintenant le présent c’est moi, le joueur, le mec devant son écran. Le jeu me prend à partie, je ne peux m’identifier à personne, je manque de background. MAIS JE SUIS QUI BORDEL !! Je ne sais pas dans quel contexte je suis.
L’introduction est rude et à ce moment je me dis que, peut-être, la série a pris un virage qui ne me convient pas. Mais ce n’est que le début, derrière cette narration qui peine à m’immerger, il y a l’histoire d’Arno, encore un jeune blanc bec qui recherche la vengeance en suivant le Credo. Unity nous laisse prendre le contrôle d’une copie d’Ezio, que va-t-il m’apporter ?
Sans vous dévoiler quoi que ce soit des histoires (passée et présente), elles m’ont déçues. Dans le présent j’ai toujours eu le sentiment de ne servir à rien, on me sert des phases de gameplay un poil différentes pour changer un peu, mais je n’apprend rien. Cette phase est clairement sous développée, on sent qu’il pourrait y en avoir plus. Le présent manque de consistance, de fond, sans lui, le jeu aurait été pareil.
Pour l’histoire d’Arno, j’ai l’impression d’avoir tourné en rond, d’avoir chassé des fantômes et d’avoir pris des incohérences en pleine face. L’idée du revirement au second tiers est très bonne, mais il aurait fallut assumer ce choix, qu’il ait des conséquences sur le gameplay mais… non… De plus, les bases de l’histoire des assassins, posées avec Altaïr et Ezio, je n’en ai pas ressenti l’héritage, honneur, fraternité, prout, on met ça au fond de la Seine. Alors certes, on pourrait penser que la lutte entre les templiers et l’ordre des assassins sont des éléments qui font partie de l’ADN du jeu, il n’est donc pas nécessaire d’en rajouter…
Oui ! Mais non… Les néophytes peuvent être paumés et cela donne un fil directeur à l’histoire. Maintenant c’est « Bouuuh les vilains templiers, nous on est les assassins, on est les gentils et on va faire bobo aux méchants templiers. Méchants ! Bouh ! Vilains ! Baaah« . L’histoire passée perd donc en profondeur, elle ne véhicule plus de véritable message et m’a beaucoup moins marquée. Cela se répercute sur Arno que je vais vite oublier comme Connor (et pour le coup, je viens de rechercher son nom dans mes archives pour le ressortir tellement je l’avais oublié) alors que Altaïr et Ezio, non. Ces deux assassins représentent la confrérie, ils m’ont réellement apporté quelque chose (sauf peut-être dans Revelations)
Je ne reviendrais pas sur les bugs, ils ont secoué la toile à la sortie de Assassin’s Creed Unity, ils m’ont un peu embêté mais ils ne m’ont pas empêché de finir le jeu avant d’être tous corrigés. J’en ai même trouvé certains amusants comme voir deux PNJ se poser, entamer une discussion et commencer à glisser chacun de son côté.
Je n’ai pas été convaincu par le fond, en revanche la forme m’a séduite. J’ai adoré manier Arno, tout a été revu et ses commandes sont plus souples et mieux pensées. L’ambiance de Paris est bien rendue, le fait que l’équipement donne vraiment des styles de jeu différents est cool, des petites choses qui me font penser que si Ubi s’est un peu fait dessus en pondant une histoire bancale, techniquement ils arrivent à pondre des univers et des gameplays complets et intéressants, bon bugués ok, mais bien foutus.
Dans Assassin’s Creed Unity, j’ai eu l’impression que la série revenait plus sur les bases des premiers épisodes en les affinant et évitait de se perdre dans des nouveautés dispensables.
Quoique ! Si le jeu en lui même paraît plus traditionnel, il est relié à des nouveautés censées étendre le jeu au delà de la console. C’est cool, un jeu sur mobile et tablette qui permet de débloquer des coffres dans le jeu, un site qui comptabilise nos exploits dans les différents épisodes de la série et récompense la fidélité du joueur en débloquant d’autres coffres. Bref, des idées qui ne sont pas pénalisantes, peut-être un peu frustrantes pour celui qui ne peut/veut pas les utiliser puisqu’il ne pourra pas avoir accès à quelques éléments esthétiques ou des points bonus pour faire évoluer son assassin.
Ces nouvelles idées sont sympa… mais quand ça marche. Je ne compte pas le nombre de fois où les points engrangés sur l’application n’ont pas été pris en compte par le jeu ou ont galérés à l’être. Le nombre de fois où mon niveau sur le site internet retombait super bas parce qu’un paquet de mes succès n’étaient pris en compte que quand le site le voulait bien. Cela faisait peut-être parti de la flopée de bugs à corriger mais comme j’ai fini le jeu avant que tous les patchs n’aient été diffusés, je ne le sais pas.
Bref, au final, Unity m’a réconcilié avec la série avec une approche plus classique, moins foullie (mais pas moins généreuses) et moins maritime.
J’ai eu l’occasion de jouer en ligne avec un pote, fini le deathmach, le multijoueurs fait place à la coopération. On jouait peinard, détendu et ces parties étaient aussi l’occasion de tailler la bavette en faisant les cons dans Paris quand nous ne faisions pas des missions à l’aveugle, sans avoir écouté les directives ^^’ Il y a d’autres options multijoueurs comme le fait d’intégrer un groupe dans lequel il faudra remplir certains objectifs pour que son équipe soit bien classée. J’avoue ne pas m’être intéressé à ces options.
J’ai récemment eu l’occasion de discuter avec quelqu’un qui aime aussi la série et pour qui les épisodes où il fallait jouer avec sa coque de noix ne le dérangeait pas. Il m’a ainsi dit que scénaristiquement les épisodes Black Flag et Rogue apportaient pas mal à l’histoire globale. Il a titillé ma curiosité et le fait que Microsoft ait offert Assassin’s Creed Black Flag dans son programme Games With Gold est plutôt une bonne chose. Je vais pouvoir essayer le jeu et voir si le bateau me gêne autant que ça maintenant que j’ai pris un peu l’air et de distance vis-à-vis de la série.
Au final, je me répète je sais, Assassin’s Creed Unity est l’épisode que j’attendais. Loin d’être parfait c’est clair, mais je trouve qu’il a réussi à revenir sur les bases de la série, à l’affiner, la densifier et sans s’éparpiller avec des gameplays alternatifs qui n’ont rien à faire là selon moi (tower defense, bataille navale). Certes il y a les expériences complémentaires (application, site internet) mais elles ne viennent pas perturber le jeu en lui-même. Ce que je retiens aussi, c’est que de repartir sur des bases qui correspondent à la série c’est bien, mais il faudrait s’appliquer à nouveau sur l’histoire et la narration maintenant.
Boooon, quand j’avais lu sur Twitter que cet épisode te réconciliait avec la série, j’ai eu peur. Mais dès les premières lignes tu m’as rassuré en mettant en évidence quelque chose qui m’aura gêné tout au long du jeu : l’absence quasi totale de méta histoire, dans le présent.
Unity est le pire de tous à ce niveau. Déjà Black Flag (que j’ai personnellement adoré, la piraterie, je kiffe !) était … ‘particulier’ pour ne pas te spoiler, à ce niveau, mais permettait tout de même d’en apprendre beaucoup sur la timeline du présent, et qui tu étais vraiment, après Desmond.
Et moi je joue aux AC pour ça, pour cette histoire globale, qui depuis la fin d’AC3 peine vraiment à se renouveler. J’ai été tellement déçu par Unity que le prochain à venir, Victory, et bien je ne le précommanderai pas, trop peur d’être déçu, surtout que ça a l’air d’être un Unity-bis : de la forme comme tu dis, mais aucun fond …
Si toi, cet épisode t’a permis de te réconcilier avec la série, moi au contraire il m’a fait pour la première fois m’en détacher, j’ai été extrêmement déçu :)
Ah et je t’invite à lire mon article dessus, tu me diras ce que tu en penses !
Je pense que ma prise de distance et mes craintes d’être déçu m’ont aidé à prendre le jeu tel que je l’ai pris. Certes il n’est pas parfait, mais il m’a redonné des sensations que je n’avais plus, peut-être aussi que cette pause de 2 ans m’a fait du bien dans le sens où j’ai pu redécouvrir un peu le jeu.
Mais oui, il a de nombreuses lacunes, mais dans une réconciliation il y a des concessions, le développement de 2 jeux en parallèle n’a pas du aider, mauvais choix d’Ubisoft sur ce coup. On verra ce qu’il en est à la fin de l’année.
Je me suis mis ton article dans ma pile d’articles à lire, j’irai voir ça ;)