Dishonored 2 . Dans l’ombre du 1
J’avais trouvé Dishonored premier du nom agréable mais frustrant. En effet, même en faisant attention à ne pas me faire repérer, les niveaux finissaient toujours en boucherie puisque vous l’aurez probablement deviné… je me faisais repérer -_-‘
Autant vous dire que je redoutais qu’il m’arrive la même chose dans Dishonored 2. Toujours est-il que j’aimais beaucoup l’esthétique, l’ambiance et le gameplay, je me faisais donc quand même une joie de tâter à ce second épisode.
Je reviens vite fait sur l’édition collector qui est plutôt impressionnante, que ce soit en terme de dimension qu’en terme de contenu et pour un prix plus que correct (environ 100€ à sa sortie il me semble) et franchement, ça fait plaisir un beau collector qui ne demande pas de lâcher 200€ pour des goodies parfois finis à la truelle.
Le collector contient un poster, un steelbook (le jeu est d’ailleurs directement dedans), quelques DLC (des petits bonus dans le jeu et le premier Dishonored dans son édition définitive) mais les gros morceaux du paquet sont surtout la bague impériale et le masque de Corvo. Ce-dernier est très rigide et presque à taille réelle. Il est impossible de le mettre (en tout cas je n’y arrive pas et je n’ai pourtant pas un visage épais) mais il en impose. La bague est dans un métal quelconque, certainement fragile, et le masque en plastique, mais les finitions sont propres et le rendu une fois exposé est très réussi. Bref, c’est un collector qui vaut le coup selon moi.
Visuellement
Bon bah ça n’a pas changé, j’aime toujours autant l’esthétique de l’univers développée par Arkane Studios, des français au passage comme DontNod, deux studios qui font souvent mouche avec moi ^^’
Au début de ma partie, j’ai été un peu étonné par l’aspect un peu flou des textures (je joue sur XboxOne) mais au bout de 10 minutes, je n’y prêtais plus attention. L’environnement, l’ambiance et le jeu en lui même me paraissent plus important qu’une texture un peu flou :P
L’ambiance justement est vraiment chouette. Entre les lumières, les effets de particules, les sons d’ambiance et l’ensemble des PNJ, amicaux ou non, on se retrouve dans des lieux vivants. Chaque zone a sa propre identité, on passera dans des ruelles plus ou moins pauvres, des bâtiments délaissés, d’autres luxueux, parfois mystérieux. En fouillant un peu partout, je suis tombé sur des petites alcôves et des pièces qui racontaient un bout d’histoire avec des notes, des dessins au mur ou des mises en scène très jolies. Encore une fois, le travail sur la lumière, le design et le détail des petits éléments participent grandement à la création de tels tableaux devant lesquels je m’arrêtais souvent quelques minutes.
Le level-design est bien pensé. Il permet d’accéder à ses objectifs de différentes manières, et je l’ai trouvé plus lisible que dans le précédent opus.
Gameplay
Et du coup, si les décors sont plus lisibles et bien pensés, il est naturellement plus facile de s’y déplacer et d’essayer de nombreuses approches, surtout que les pouvoirs que l’on peut débloquer permettent de varier les combinaisons. Certaines compétences permettent de se mouvoir dans l’ombre, d’autres permettent de prendre de la hauteur et en jouant sur les deux plans il est possible de ne pas se faire repérer de la partie. En fonction du personnage que l’on choisit d’incarner en début de partie, il y aura quelques pouvoirs qui changeront.
J’ai aussi apprécié le fait qu’il y ait une sauvegarde rapide très accessible. En effet, je voulais tenter de faire mon premier run, avec Emily, sans victimes ni me faire repérer et la sauvegarde rapide me permettait de faire différents essais, des approches différentes, tenter des combinaisons de pouvoirs et mettre en place des stratégies. Certes, c’est moins fluide à jouer, mais tellement satisfaisant et pédagogue. Plus ma partie avançait et moins j’utilisais cette fonction.
L’intelligence artificielle est assez facile à berner (j’y jouait en difficulté normale), on apprend assez vite à tendre des pièges et à exploiter les points faibles de certains. Pourtant, j’avais une préférence pour observer dans l’ombre, en hauteur, me faufiler et si besoin nettoyer une zone en entassant mes adversaires dans un coin après les avoir assommés. Il existe d’ailleurs un pouvoir assez pratique qui lie les esprits de quelques ennemis, en mettre un au tapis fera un effet domino auquel ils ne pouvaient pas s’attendre.
Lors de mon second run, avec Corvo, j’ai voulu être plus agressif. J’ai constaté que les combats sont fluides et intéressants à pratiquer même s’ils peuvent vite devenir mortels, la vie du personnage descendant assez rapidement. Pourtant avec les habitudes prises lors de ma première partie, je suis très vite redevenu furtif mais je prenais plus volontiers des risques. C’était plutôt agréable à jouer.
Histoire
Bon, je ne vais pas dire que le scénario tient du génie. Ça tient la route, c’est une suite pas dégueu du premier, mais c’est surtout un prétexte pour nous faire enchaîner des missions et nous emmener dans des lieux différents. Ça fonctionne hein, mais ça manque de profondeur. Pour rattraper un peu cette lacune, il y a quand même les différents lieux qui sont suffisamment travaillés pour regorger de petites scènes qui posent l’ambiance et le contexte, mais j’en ai déjà parlé.
Ce qui est surtout dommage, c’est que malgré le fait que deux personnages soient proposés, la trame principale ne change pas à part quelques lignes de texte durant la partie et les cinématiques. Corvo ayant pas mal d’expérience, venant de Karnaca et connaissant certainement du monde, il aurait été intéressant que cela amène une nouvelle approche des missions par rapport à celle que l’on a avec Emily qui découvre cette partie du pays.
Pour l’histoire en elle-même, comme dans le premier épisode, il s’agit d’une histoire de vengeance, sauf que plutôt que de vouloir venger la mort d’un proche, on cherche à retourner la situation pour récupérer le trône et sa famille, donc globalement, il n’y a pas de changement. Alors certes, cela va soulever quelques questions à Emily pendant son voyage, mais globalement, l’histoire est le gros point négatif du jeu selon moi.
Mais alors, au final ?
Et bien j’ai pris mon pied sur Dishonored 2, fureter dans l’ombre, faire mon fourbe, chercher une stratégie pour passer une zone de la manière la plus sympa possible, faire des essais. Bref, je me suis bien amusé et ceci pendant pas loin de 68 heures, dont la première partie m’en a certainement prise une bonne cinquantaine.
Alors oui, il est dommage que le jeu n’affiche pas des textures propres alors qu’on n’est pas encore en fin de génération de la console, inutile de sortir vos kikis les joueurs PC hein (。・ω・。)ノ♡, et vraiment dommage que la possibilité de choisir entre deux personnages n’influe pas plus sur la trame scénaristique, mais je me suis bien amusé et j’ai vraiment beaucoup aimé la direction artistique du titre. Je peux comprendre qu’on reproche au jeu d’être fainéant puisqu’il est très proche du précédent, mais c’est aussi ce qui a été reproché à Bioshock 2 et pourtant vous savez que je l’aime. Mais voilà, si je reconnais qu’il reprend beaucoup de Dishonored 1, le 2 affine le gameplay et je m’y suis plus amusé, bref, si je passe de bons moments avec un jeu, pour moi le contrat est rempli. Et puis bon, une suite qui reprend beaucoup de son aîné, quelque part, c’est normal non ? ^^