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Bioshock Infinite . La cage ou l’oiseau ? Question de choix.

Tout comme le jeu s’est fait attendre (du retard pour être peaufiné), ma critique aussi s’est faite attendre.

Bioshock Infinite - 01

Bioshock, jusqu’à il y a quelques semaines, c’était Rapture, sa rouille, sa démence, ses petites sœurs protégées par des colosses de métal, des fantômes qui errent au détour d’un enregistrement, une ambiance humide et pesante et un gros coup de cœur ! Quand Bioshock Infinite a été annoncé et qu’il était question d’une autre cité désormais dans le ciel, j’étais à la fois inquiet et enthousiaste.

Puis il y a eu le retard et cette promesse d’être constamment accompagné par Elizabeth. L’enthousiasme était toujours présent mais l’inquiétude est montée d’un niveau. Comprenez-moi, Bioshock 2 a réussi à me prendre aux tripes grâce à une relation à distance entre 2 personnages et en de rares moments avec des enfants à protéger. La peur de me retrouver avec soit un boulet à escorter ou un personnage toujours présent mais peu utile (quoique un peu attachant si on suit un certain chemin) que le chien dans Fable 2 était grande…

Le début du jeu y met du sien pour titiller le joueur. Un phare, comme dans Bioshock premier du nom (on apprendra plus tard une autre symbolique de celui-ci mais du coup, y a-t-il le même rapport avec Rapture ?), un passage musical dans l’esprit de Rencontre du 3ème type, un baptême (qui a fait sa petite polémique –click-) et une ville colorée, scintillante et vivante : Columbia.

Durant une partie du jeu, Columbia m’a ennuyé. Trop propre, trop vivante, moins de fantômes traînent dans les rues puisque celles-ci sont encore habitées. Bref, cette ville aux airs de parc d’attraction n’a pas l’air d’avoir d’histoire à raconter.
Mais si on gratte un peu la peinture, si on se promène et que l’on tend l’oreille, le malaise s’installe : propagande, endoctrinement, fanatisme… La démence et les fantômes ne sont pas du passé cette fois, ils sont là mais hypocrites, ils nous sourient.

Bioshock Infinite – 02

Ce que l’on retrouve au centre du jeu, c’est Booker, le personnage que l’on incarne, et Elizabeth et plus particulièrement leur relation, ce que chacun va apporter à l’autre. Tout d’abord il va falloir s’habituer à être accompagné, puis on se rend vite compte que la demoiselle n’est pas à protéger et qu’elle pourra nous envoyer des munitions et des kits de soins quand le besoin se fera sentir et qu’elle en trouvera près d’elle. C’est aussi elle qui nous réanimera en cas de coup dur, moyennant quelques billets, et pas trop loin du champ de bataille, une Vita-Chamber ambulante en gros x)

Chacun a ses propres pouvoirs. Booker sait manier les armes, c’est un fait, mais il découvre l’utilisation des plasmides toniques. Toujours amusant d’en trouver une nouvelle mais très vite on revient à son combo fétiche, pour ma part c’était un petit coup de lévitation pour aligner les pauvres bougres à la carabine.
De son côté, Elizabeth, outre le fait de nous lancer de quoi éviter d’être à sec pendant un combat, pourra faire apparaître quelques éléments provenant d’une faille comme un abri improvisé, une crochet pour prendre de la hauteur ou de l’armement.

Prendre de la hauteur, c’est l’argument marketing notamment les rails sur lesquels on peut glisser grâce au Sky-hook (je ne me souviens plus du nom français…) Pour éventuellement s’abattre efficacement sur un ennemi. L’objet se révèle plus utile au sol comme une arme de poing mortelle que dans les airs. Déjà, une bonne partie des niveaux se joue en intérieur et en extérieur il n’y a finalement pas autant de rails d’aéro-tram que ça pour faire mumuse.

Bioshock Infinite - 03

Il est un peu compliqué de s’investir tout de suite dans l’histoire, on navigue en terrain inconnu, le but est bateau (retrouver la fille et partir) mais plus on avance plus on en découvre sur Columbia, sur Elizabeth, sur Booker…
Bref, les liens se tissent, on cherche à en savoir d’avantage pour comprendre ce qu’il se passe, pour savoir quels choix faire. Bien que ces derniers n’influent pas plus que ça sur l’histoire, cette notion de choix, de constantes et de variables jouent un rôle important dans la fin de l’histoire qui offre des moments intenses.

S’il est dur de s’y mettre au début, le dénouement joue avec nos émotions et alors que lors d’un moment de calme où l’on pense être probablement, sûrement même, à un point de non retour, on voudrait que Irrational Games ait prévu une putain d’action contextuelle (pas forcément obligatoire) pour se rapprocher d’un personnage, lui prendre la main, lui dire au revoir, comme cette danse que l’on peut laisser aller jusqu’au bout dans The Darkness 2, juste pour l’émotion, pour vivre encore plus ce moment fort.

Vous l’aurez compris, la fin est à tomber. Le lien entre Booker et Elizabeth est au plus fort et on est trimbalé dans tous les sens, le générique tombe noir, comme un couperet puis une image apparaît, laissant un doute.

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J’ai été déçu par un personnage, Songbird. Effrayant et pourtant le lien qu’il possède avec Elizabeth est touchant, surtout vers la fin, encore une fois. On sait trop peu de choses à son sujet, même en fouillant Columbia à la recherche de Voxophone, ces enregistrements qui, abandonnés ça et là, nous en apprennent plus sur la ville, on finit avec trop peu d’infos.

Le successeur spirituel des Big Daddy n’a-t-il pas droit à mieux ? D’autant plus qu’il est quand même mis en avant sur le boitier grâce à la couverture réversible et avec la figurine de l’édition collector qui, si elle manque de finesse et de détails, possède une pose dynamique et agréable, une bien meilleure figurine que celle de Tomb Raider ! Ah, si une personne qui lit ses lignes à un kit presse avec sa boîte en bois et qu’il souhaite s’en séparer (sait-on jamais) contactez-moi ;)

 Visuellement, Bioshock Infinite possède une direction artistique fouillée et travaillée. La cité plus lumineuse permet aux artistes de jouer avec une palette plus joyeuse que dans les 2 premiers Bioshock donnant plus de corps à cette différence entre le fond et la forme de la ville. L’arbook qui est sorti présente le travail de recherche dans un très bel ouvrage (Damonx vous le présente : –click-)

Malheureusement  techniquement la qualité des textures ne rend pas toujours hommage à ces détails. Encore une fois je joue sur console, comme avec Tomb Raider il y a certainement un fossé avec les version PC, j’en suis conscient.

À l’image des précédents épisodes, les musiques sont belles, mélancoliques, angoissantes  et fortes, elle participent elles aussi à l’histoire.

Contrairement aux épisodes précédents, il ne sera pas possible d’aller et venir comme on le veut entre les différentes parties de la carte, Bioshock Infinite est plus linéaire, mais la manière dont l’histoire nous est racontée impose ce détail. Quand on loupe un truc (voxophone, élixir, on a peu de chance de le revoir. En contre partie, les machines délivre toutes les même produits (excepté une qui a l’exclusivité sur les crochets).

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Pour conclure, je dirais que si l’entrée de cet épisode ne m’aura pas été facile, j’ai été progressivement happé par cette nouvelle ville, pas pour les même raisons que Rapture qui garde une place plus importante dans mon cœur de gamer.

On reste dans du classique pour du Bioshock mais joliment raconté, bigrement bien enrobé et plutôt bien doublé. Bon je vais quand même essayer d’oublier les ridicules « Chouette ! » que Booker lâche à certains moments quand Elizabeth lui envoie quelques chose.

J’espère que les DLC de prévus permettront d’en apprendre d’avantage sur Songbird, c’est vraiment un point qui me chagrine, je suis certain que son histoire est intéressante. (vous avez vu hein, j’ai changé, je crache moins sur les DLC maintenant ^^)

Et évidemment, j’espère qu’un prochain épisode verra le jour avec une aussi belle écriture, une aussi belle direction artistique. Qu’ils prennent le temps de le sortir, qu’ils le chouchoute, que cette série de dérive pas dans l’appel de l’argent trop facilement gagné tous les ans.

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2 commentaires

  • Je m’étais profondément ennuyé avec le premier Bioshock (surtout au niveau du gameplay), mais je l’avais au moins terminé (joli twist très habile à la fin), sans réelle satisfaction. Là, ton avis me fait peur LOL Mais je pense qu’il a beaucoup de jolis arguments pour mériter de s’y pencher, alors tiens, j’essaierai de le trouver ^^

  • A tout lu !

    Un aspect un peu trop lisse d’après moi du peu que j’ai pu voir du jeu.
    On perd aussi en ambiance, l’aspect fête foraine sonne faux mais bon je n’ai vu que le début.
    Une petite préférence aussi pour ma part pour les premiers épisodes en version sous marine.